En Inde, le militant anticorruption, Anna Hazare commence sa troisième grève de la faim

A Bombay, Anna Hazare a entamé, ce mardi 27 décembre 2011 au matin, une nouvelle grève de la faim. C’est la troisième pour le militant indien anticorruption et elle devrait durer au moins trois jours. Son groupe India Against Corruption, soutenu par des millions d’Indiens dans tout le pays, demande que soit renforcé le projet de loi qui doit créer un nouvel organe anticorruption, et qui est examiné ces jours-ci par le Parlement à New Delhi.

Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis

Le docteur Banushak a exceptionnellement quitté son hôpital ce mardi matin, afin d’accueillir son héros, Anna Hazare. Avec son stéthoscope qui pend autour du cou, ce chirurgien de 62 ans explique à quel point la corruption gangrène la société indienne. « Quand je suis revenu de Londres, mon matériel professionnel devait être exempté de taxe. Mais on m’a demandé 40 000 roupies à l’aéroport. J’ai refusé, car c’était de la corruption. Donc, mes machines sont toujours à l’aéroport. Aujourd’hui, on ne peut rien faire contre cela. Mais si un vrai organe anticorruption est créé, on pourra déposer une plainte et se battre ».

La nouvelle version de la loi anticorruption est débattue, en ce moment même, au Parlement. Mais l’équipe d’Anna Hazare a déjà refusé ce texte. « Nous voulons un organe anticorruption qui puisse enquêter de manière indépendante, explique Piyusu Bhatia, de l’organisation India Against Corruption. Or, dans ce projet de loi, le bureau national d’investigation reste sous le contrôle du gouvernement. Ceci n’est donc pas compatible. Et va en plus à l’encontre de la convention des Nations unies contre la corruption que l’Inde vient de ratifier ».

Si le projet de loi n’est pas renforcé, plus de 60 000 militants se sont déjà engagés à aller faire le siège devant les maisons de chaque parlementaire, en signe de manifestation pacifique.

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