Avec notre correspondant à Jakarta, Vincent Souriau
La petite Wati avait huit ans ce jour maudit du 26 décembre 2004 où le tsunami a tout balayé sur son passage, y compris la maison de ses parents. La fillette, emportée par le courant sur un rivage inconnu, complètement désorientée, perd la trace de son village d’origine.
Recueillie par une famille pauvre, obligée de changer de nom et de mendier pour payer sa portion de riz quotidienne, elle subit en outre les passages à tabac de son père adoptif qui ne la trouve pas assez productive. Le calvaire dure sept ans, jusqu’à ce qu’elle soit mise à la porte la semaine dernière sans aucune ressource si ce n’est un nom, celui de son grand-père paternel, Ibrahim, qu’elle finira par retrouver et qui la mènera jusqu’à ses parents.
Au premier abord, son père ne la reconnaît pas, si longtemps après, et c’est seulement quand la mère de Wati l’aperçoit qu’elle se précipite vers sa fille. « Oui c’est bien elle, je reconnais cette cicatrice juste au dessus du sourcil », dit-elle entre deux sanglots. L’histoire se termine bien, mais les deux sœurs de Wati, elles, sont toujours portées disparues.