Depuis la clôture des Journées mondiales de la jeunesse par Benoît XVI, le 21 août dernier, un quart de la délégation philippine n'a pas pris de billet de retour. Ce n'est pas la première fois que des pélerins originaires des Philippines, pays à forte majorité catholique, disparaissent dans la nature. Lors des Journées mondiales de la jeunesse en 2005 en Allemagne et en 2002 au Canada, certains avaient même réussi à obtenir des permis provisoires de séjour. Cette fois-ci, ils sont 128 pèlerins sur les 436 que comptait la délégation.
Le chef de la congrégation catholique don Bosco de Manille, le père Noel Osial est très embarrassé. Il les exhorte à revenir au pays : « certains se servent des JMJ comme d'un moyen [pour émigrer illégalement, NDLR] parce qu'ils ont déjà de la famille dans les pays où se tient la manifestation ». L'Eglise philippine trouve que l'attitude de ses pèlerins immorale, d'autant qu'elle les aide à obtenir les visas pour ces rencontres mondiales.
Des millions de Philippins quittent leur pays pour fuir la pauvreté. Un tiers de ses 90 millions d'habitants vivent avec moins de deux dollars par jour. Près de 10% des Philippins, soit neuf millions de personnes sont ainsi employés légalement ou illégalement comme domestiques ou ouvriers aux quatre coins du monde. Et pour partir tous les moyens sont bons : pèlerinage religieux, compétitions sportives.... Il reste encore quelques jours aux pèlerins de l'édition 2011 des JMJ pour revoir leur décision : les visas touristiques expirent dans 15 jours.
La Birmanie, échaudée par la désertion de cinq de ses ressortissants qui avaient demandé l'asile politique à l'Australie en 2008, ont préféré interdire aux jeunes catholiques de quatre de ses diocèses, de se rendre à Madrid. En 2002, à Toronto au Canada, près de 2 000 participants des JMJ avaient demandé l'asile en Amérique du Nord. Selon les autorités, certains réseaux criminels avaient profité de l'occasion pour faire passer des immigrés.