Le Vietnam lui consacre une exposition et les trois plus hauts dirigeants du pays lui rendent visite. Pourtant, le général Giap encombre encore les autorités. Pas question de faire apparaître une quelconque gêne, Hanoï a besoin d'imposer son portrait du général : celui d'un héros du passé. Compagnon de route le plus célèbre d'Ho Chi Minh, il était aussi un grand stratège militaire.
Considéré du côté des opposants
Depuis son éviction du bureau politique du parti communiste en 1982, Giap est resté une figure de référence. Mais ses prises de positions, sur la corruption et un projet minier notamment, l'ont plusieurs fois placé du côté des opposants aux dirigeants en place.
Ces dernières semaines, c'est son portrait que les manifestants antichinois exhibent dans les rues de Hanoi. Une façon aussi pour eux de légitimer leur action, et d'apparaître non pas comme des contestataires, mais comme ses dignes héritiers. L'héritage idéologique de Giap pose déjà problème, et c'est une des raisons pour lesquelles la question de sa santé est taboue.
Beaucoup de Vietnamiens le disent hospitalisé depuis plusieurs années, mais l'information n'a jamais clairement été confirmée par les autorités. Sur internet et dans la rue, des rumeurs courent régulièrement sur son éventuel décès.