Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Arrachage d’affiches, manifestations, le débat n’a cessé de grandir ces derniers jours, avant la sortie de ce film polémique. Aarakshan, qui signifie quotas en hindi, raconte le combat d’un directeur d’université pour améliorer la qualité de son établissement, tout en respectant la règle des quotas pour les castes inférieures. Un sujet explosif dans une Inde aux règles démocratiques et égalitaristes, mais dont la société, dans les faits, reste profondément inégalitaire.
La règle des quotas, établie par la constitution de 1950, réserve un minimum de 22% des places des institutions publiques aux basses castes et aux membres de tribus. Un système controversé, car il n’a pas réussi à atteindre les couches les plus pauvres de la population, comme l’explique le professuer B.V. Bhosale, sociologue à l’université de Bombay.
« Les basses castes qui vivent dans les villes ont pu bénéficier de cette politique de quota. Mais ceux qui vivent dans la campagne, et qui représentent la majorité, ne savent parfois même pas qu’elle existe. Ce sont pourtant eux les plus pauvres, et qui en auraient vraiment besoin. »
Le réalisateur du film a fait appel auprès de la Cour suprême de l’interdiction de diffusion dans les trois Etats de l’Uttar Pradesh, Andhra Pradesh et Punjab. Trois Etats qui comprennent environ 1/4 de la population indienne.