Les autorités chinoises veulent contrôler coûte que coûte l'Eglise catholique sur leur territoire. Et la vie n'est pas simple pour les six millions de fidèles. Ils sont partagés entre l'Eglise officielle, dont le clergé dépend des autorités, et l'obéissance au pape. L'ordination d'un évêque dans le diocèse de Shantou, immédiatement excommunié par le Saint-Siège, illustre bien cette situation.
Le communiqué du Vatican explique que le père Joseph Huang Bingzhang savait bien que le diocèse de Shantou, dans la province de Guangdong (sud-est), avait déjà un évêque légitime aux yeux de l'Eglise. Il a été ordonné dans la clandestinité en 2006. Le père Joseph Huang Bingzhang avait d'ailleurs été invité par le Vatican à ne pas accepter son ordination. Celle-ci a pourtant eu lieu, lors d'une célébration dirigée par le président de l'Association patriotique chinoise, et sous l'étroite surveillance de la police.
Huit évêques reconnus par le pape étaient présents. Malgré cela, le Saint-Siège leur trouve des circonstances atténuantes, car, pour certains, ils affirment avoir été contraints et forcés de participer à l'ordination. Le pape Benoit XVI dénonce l'attitude du régime de Pékin.
Selon un dignitaire du Vatican, la situation de l'Eglise en Chine s'aggrave et rappelle celle des années cinquante.