En Inde, les rebelles de l'Etat d'Assam décrètent un cessez-le-feu

En Inde, après plus de 30 ans d'insurrection nationaliste, l'Etat oriental d'Assam est peut-être sur la voie de la paix civile. L'Ulfa décide de tourner la page de la lutte armée ; le Front uni pour la libération de l'Assam est l'organisation terroriste régionale la plus importante et l'une des plus anciennes de la fédération indienne. Libéré voici tout juste quelques mois, son président, Arabinda Rajkhowa, a indiqué que son organisation décrétait un cessez-le-feu unilatéral pour permettre la tenue de discussions de paix. 

Pour New Dehli, l'Assam, c'est loin... C'est une région périphérique, coincée entre l'Himalaya, le Bangladesh, le Bouthan et proche de la Birmanie où l'Ulfa disposait de solides soutiens. Là-bas, c'est un Extrême-Orient indien compliqué, enclavé aux confins du territoire, un « boulet », difficile à défendre. L'Inde a d'autres priorités, notamment la guerre en cours avec le Pakistan.

C'est dans ce contexte que le Front uni pour la libération de l'Assam est fondé en 1979 sur la base de revendications identitaires, culturelles, et en signe de protestation à la fois contre l'immigration clandestine massive des Bangladais et contre la mise à l'écart par New Delhi des projets de développement et d'infrastructures.

Un Etat dans l'Etat

Les premières années sont couronnées de succès. L'Ulfa est un Etat dans l'Etat : influent, populaire, respecté. Mais la violence, les attentats, les assassinats politiques, l'impôt révolutionnaire ont raison du soutien de la population et de la patience de New Delhi qui impose son administration directe, militaire, en 1990.

Sous l'amicale pression de la diplomatie indienne, la direction politique perd peu à peu ses soutiens extérieurs. En 2009, le Bangladesh arrête ses leaders et les remet aux autorités indiennes. En décembre 2010, des discussions informelles débouchent sur la libération, sous caution, de la direction politique de l'Ulfa. Les négociations peuvent démarrer. Reste à savoir quelle sera l'attitude des chefs de la branche militaire de l'organisation dont le soutien n'est pas garanti.

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