Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le moins que l’on puisse dire est que les autorités sont embarrassées par cette affaire. Des poissons morts et des algues sèches ont été retrouvées près de l'île de Nanhuangcheng, au large de la province du Shandong. Etant située à 75 kilomètres du lieu de la fuite, pour les pêcheurs cités par les médias chinois il est évident que la marée noire aura un impact sur le milieu marin.
La conférence de presse annoncée pour ce mardi 5 juillet 2011 par le propriétaire de la plateforme incriminée, et qui n’est autre que le premier producteur chinois de pétrole offshore, n’a pas eu lieu. Ce qui n’empêche pas la China National Offshore Oil Corp de communiquer via médias interposés, l’opérateur affirmant qu’il n’a rien voulu dissimuler et qu’il a informé en temps et en heure les autorités concernées.
Le magazine d’investigation Caxin révèle en effet ce mardi la présence d’un rapport daté du 13 mai dernier, adressé à l’administration océanographique d’Etat et qui fait mention d’une « ceinture de pétrole » flottant dans la baie de Bohai. Deux avions, deux navires et 44 personnes auraient, selon ce même rapport, été mobilisés pour nettoyer la zone.
Toujours est-il qu’il a fallu attendre le 21 juin avant que les microbloggeurs ne révèlent l’existence de cette marée noire jusqu’alors fantôme. Jeudi 30 juin dernier, le Nanfang Zhoumo, le grand journal de Canton, parlait d’une pollution s’étendant sur six hectares. La nappe de pétrole a été réduite depuis à 200 mètres carrés, affirme l’opérateur qui assure que l’incident est désormais « sous contrôle ».