Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
En apparence il s’agit d’une grève de plus dans une entreprise étrangère en Chine mais il s’agit de l’usine Citizen le fabriquant japonais de montres où des centaines de salariés protestent pour la quatrième journée contre les heures supplémentaires trop nombreuses. Cinq à six heures de plus par jour, soit l’impossibilité de se reposer pour les 2 000 employés de l’usine.
Pour ceux en retard de plus de dix minutes à leur poste le salaire a été supprimé. Tout cela rappelle la vague de grève qui avait touché en 2010 les compagnies étrangères en Chine. Mais cette fois le mouvement s’inscrit dans un contexte beaucoup plus large et beaucoup plus explosif pour le gouvernement chinois.
Depuis le début du mois de juin des conflits déclenchés par des travailleurs migrants dans la région de Canton se multiplient. Le week-end dernier notamment des centaines, ou peut être des milliers, de migrants avaient affronté la police armée à Xintang, près de Canton, après la rumeur selon laquelle un migrant aurait été tué, battu à mort dans la rue par la police chinoise.
En réaction les autorités ont arrêté 19 personnes accusées d’avoir propagé la rumeur sur internet. Mais alors que les migrants chinois n’acceptent plus d’être traités comme des citoyens de seconde zone, cette répression témoigne d’avantage d’une panique des autorités face à un mouvement social qui s’élargit maintenant aux usines.