Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
C’est la fin d’une trêve de seize ans. Jusqu’à présent, les Kachins, une minorité ethnique chrétienne occupant l’extrême nord-est de la Birmanie, avaient respecté le cessez-le-feu conclu dans les années 1990 avec la junte birmane.
Deux événements ont envenimé les relations. D’abord la volonté du gouvernement birman de transformer les Kachins en une milice frontalière, c’est-à-dire de leur retirer toute autonomie. Une proposition rejetée par les leaders kachins. Et d’autre part, plusieurs énormes projets de barrages hydroélectriques en voie de construction dans l’Etat kachin. Ces projets financés par la Chine vont provoquer l’inondation de vastes zones forestières et l’implantation dans la région d’unités militaires birmanes.
Les tensions accumulées ont explosé le jeudi 9 juin 2011 lorsque des rebelles kachins ont refusé de se retirer des rives du fleuve où sont construits les barrages. Depuis, des duels d’artillerie se succèdent. La Chine craint des débordements et un afflux de réfugiés sur son territoire ; elle demande au gouvernement birman de garantir la stabilité de la région frontalière.