Elections législatives à Singapour : un frémissement d'ouverture

Les Singapouriens sont appelés aux urnes ce samedi 7 mai 2011, après dix jours historiques de campagne officielle. Jamais les électeurs n'ont été aussi passionnés dans la courte histoire de la cité-Etat. Ils ont profité de cette fenêtre de liberté d’expression alors qu’un système de parti quasi unique domine la vie politique depuis l’indépendance il y a 45 ans. Un engouement qui a été encouragé par la diversité de choix des candidats parmi les futurs députés ainsi que par les discussions dans les médias sociaux, qui ont permis de contourner l’autocensure d’habitude de mise dans l’ancienne colonie britannique.

Avec notre correspondante à Singapour, Carrie Nooten

«Ce ne sont pas des élections ordinaires, ces élections vont changer le caractère et l’essence de la politique à Singapour !». Au dernier meeting du Parti des travailleurs, l’orateur électrise la foule. Dans la chaleur tropicale, plus de 30 000 personnes sont entassées dans un stade, un véritable événement à Singapour, ce qui a pris un peu de court le PAP, le Parti de l’action du peuple, au pouvoir depuis l’indépendance.

Le PAP, c’est la machine de Lee Kuan Yew, le fondateur de Singapour, qui ne croit pas aux vertus de la démocratie et se targue à raison d’avoir créé un pays efficace, propre et productif à partir de rien.

Les consciences politiques se réveillent grâce au web

Mais les Singapouriens sont agacés par le coût de la vie, par le fossé qui se creuse entre les plus aisés, souvent millionnaires, et le reste de la population, ainsi que par le manque de débat politique. La nouveauté de cette campagne justement cela a été le rôle des médias sociaux sur internet qui ont permis de réveiller les consciences politiques.

Autre raison de l’engouement des électeurs, le choix. Alors que d’habitude les jeux sont faits avant les élections cette fois-ci sept partis d’opposition se sont entendus pour éviter les triangulaires et espérer battre le PAP qui profite du scrutin majoritaire à un tour. Il ne faut toutefois pas s’attendre à un raz de marée mais à l’avènement d’une ère nouvelle certainement.

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