Avec notre correspondante à Singapour, Carrie Nooten
«Ce ne sont pas des élections ordinaires, ces élections vont changer le caractère et l’essence de la politique à Singapour !». Au dernier meeting du Parti des travailleurs, l’orateur électrise la foule. Dans la chaleur tropicale, plus de 30 000 personnes sont entassées dans un stade, un véritable événement à Singapour, ce qui a pris un peu de court le PAP, le Parti de l’action du peuple, au pouvoir depuis l’indépendance.
Le PAP, c’est la machine de Lee Kuan Yew, le fondateur de Singapour, qui ne croit pas aux vertus de la démocratie et se targue à raison d’avoir créé un pays efficace, propre et productif à partir de rien.
Les consciences politiques se réveillent grâce au web
Mais les Singapouriens sont agacés par le coût de la vie, par le fossé qui se creuse entre les plus aisés, souvent millionnaires, et le reste de la population, ainsi que par le manque de débat politique. La nouveauté de cette campagne justement cela a été le rôle des médias sociaux sur internet qui ont permis de réveiller les consciences politiques.
Autre raison de l’engouement des électeurs, le choix. Alors que d’habitude les jeux sont faits avant les élections cette fois-ci sept partis d’opposition se sont entendus pour éviter les triangulaires et espérer battre le PAP qui profite du scrutin majoritaire à un tour. Il ne faut toutefois pas s’attendre à un raz de marée mais à l’avènement d’une ère nouvelle certainement.