Avec notre correspondant à New Delhi, Pierre Prakash
Pour avoir osé défier les règles sociales qui régissent leur communauté depuis des siècles, Rajiv Verma et Renu Pal ont payé de leurs vies. Un crime d’honneur qui n’est malheureusement pas rare en Inde.
Une étude réalisée l’an dernier estimait en effet à environ 900 le nombre de ces crimes, commis chaque année dans seulement trois états du nord, le plus souvent par les familles des victimes. Le résultat d’un conflit entre générations, qui prend une ampleur inquiétante, en cette période de transition économique et sociale.
Avec d’un côté des parents traditionnalistes, qui ne connaissent que les mariages arrangés, et de l’autre des jeunes qui notamment, via la télévision, aspirent eux, à un mode de vie à l’occidentale.
Longtemps passive, la justice commence cependant à sévir. Pour la première fois l’an dernier, cinq personnes ont été condamnées à mort pour le meurtre d’un jeune couple en 2006, et en mars dernier la Cour suprême a ordonné aux gouvernements régionaux de se montrer sans pitié face aux crimes d’honneur.
Le sort de Rajiv et Renu prouve cependant que les mentalités sont encore loin d’avoir évolué.