Japon : la gravité de l'accident de la centrale de Fukushima relevée au maximum

Les autorités japonaises ont porté ce mardi 12 avril 2011 l’estimation de la gravité de l’accident survenu à la centrale de Fukushima-Daiichi à 7, soit le même niveau atteint lors de l’accident de la centrale de Tchernobyl en 1986. De fortes répliques du séisme ont été ressenties la veille et ce mardi.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

La décision d’élever au niveau de Tchernobyl l’accident de Fukushima a été annoncée à cinq heures ce mardi matin. « Qui est debout à cette heure-là ? », interroge un expert indépendant à Tokyo.

A Tchernobyl, cela a explosé, il n’y avait pas d’enceinte de confinement du réacteur. A Fukushima, elles existent et  tiennent le coup. Certes, trois des réacteurs sur six sont très dégradés. Mais la seule chose qui n’ait pas résisté sont les piscines de refroidissement du combustible qui ont pris feu.

Tepco redoute maintenant que les émissions de radioactivité à Fukushima finissent par excéder celles de Tchernobyl. Mais pour le moment, elles ne représentent que 10 % de celles de Tchernobyl.

Situation critique mais stationnaire

Plus que les répliques, c’est la confusion que crée le gouvernement autour de cet accident dans la centrale de Fukushima qui pèse sur le moral des Japonais. Pour les experts indépendants, cette décision de l’agence de la sûreté nucléaire relève une fois de plus du bricolage.

Le Premier ministre Naoto Kan cède à ses émotions. Certes, il y a eu un début d’incendie vite éteint ce matin à Fukushima, après une autre réplique. La veille, l’électricité dans la centrale a été coupée pendant quinze minutes, après un séisme de force 7. Mais Fukushima n’est pas Tchernobyl.

Pour les experts, le Premier ministre Naoto Kan cède à la panique. Les répliques se rapprochent de Fukushima et de Tokyo. La centrale est située sur une faille susceptible de provoquer un mouvement sismique peu profond, donc très dangereux. Tokyo est vulnérable à un séisme destructeur. La situation dans la centrale reste critique mais stationnaire. Il n’y a pas de raison, pour ces experts, de comparer pour le moment Fukushima à Tchernobyl.

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