Avec notre correspondante à Hanoi, Lucie Moulin
Ce soir [à 17h30 au Vietnam, 12h30 TU], sur le campus d’Ho Chi Minh Ville devant 8 000 personnes, Bob Dylan revivra peut-être ses concerts qu’il donnait dans les années soixante pour dénoncer la guerre du Vietnam. A l’époque, il s’agissait d’universités américaines.
Devant lui, une partie du public ne partagera pas ces souvenirs. La moitié de la population vietnamienne a moins de 35 ans, et pour ces jeunes, la guerre, ce sont surtout de vieilles histoires de famille.
Le chanteur pacifiste qu’on leur a appris à aimer, ce n’est pas Bob Dylan, mais le Vietnamien Trinh Cong Son, décédé il y a dix ans. Le spectacle de ce soir débutera d’ailleurs par un ensemble de reprises de Trinh Cong Son par des artistes locaux.
Impossible de savoir si Bob Dylan sera autorisé à chanter ses hymnes les plus contestataires comme « Blowin’ in the wind », mais ce n’est pas ce qui retiendra l’attention des Vietnamiens.
Pour eux, Dylan est avant tout une star internationale et sa venue une fierté pour le pays. Une de plus après la visite des Backstreet Boys, il y a deux semaines. Le boys band avait attiré jusqu’à 30 000 personnes, quatre fois plus que Bob Dylan.