Quand réseaux sociaux et solidarité aux victimes du séisme tentent de faire bon ménage

Microsoft, Google, Air France…La solidarité internationale à l’heure des réseaux sociaux prend une tournure surprenante au moment où le Japon vit une crise sans précédent. Mécanique bien huilée pour les uns, nouveauté pour les autres : la Toile bruisse d’effets d’annonce ou de silences assourdissants. Enjeu : apporter de l’aide aux victimes du séisme ou faire savoir qu’on se mobilise ?

Internet s’agite depuis vendredi 11 mars autour du séisme et du tsunami survenus au Japon. Dans un premier temps sur Twitter et sur Youtube, ce sont les vidéos qui s’échangent. Sur place, les témoins envoient des films de la catastrophe. Ils communiquent avec leurs proches pour les rassurer. Les réseaux sociaux, à la faveur d’une actualité brûlante, prennent ainsi une toute autre dimension : ils accompagnent l’évènement et permettent à chacun de partager et de suivre l’actualité en «temps réel». Les entreprises l’ont bien compris. Ou vont être amenées à le comprendre assez vite. Pour Microsoft, pas question de laisser filer une occasion pareille pour communiquer. Elle poste un tweet sur son compte : « Pour chaque re-tweet, @Bing (le moteur de recherche de Microsoft) reversera 1 $ aux victimes du tremblement de terre, à hauteur de 100 000 $ ». Cynisme complet ou simple maladresse ? En tous les cas, les internautes n’apprécient guère et les critiques pleuvent. « Et pourquoi ils ne se contenteraient pas de filer l'argent et de la fermer?». Une initiative mal interprétée qui pousse Microsoft à réagir, et à s’excuser.

Même loupé pour Air France, interpellée sur Twitter par des Français désireux de rentrer à Paris. Les prix d’un aller simple Tokyo-Paris sont prohibitifs. Les soupçons s’envolent : Air France ferait ses choux gras du malheur des sinistrés. L’entreprise restera silencieuse tout le week-end sur son fil Twitter. Une mauvaise publicité venue d’individus en situation difficile et excédés par l’absence de réactions de l’entreprise, suivie d’un buzz dont la compagnie aérienne française se serait bien passée. Mais ce lundi matin, pour clarifier les choses, elle reprend le contrôle de la situation en annonçant des tarifs spéciaux, après y avoir été quasi-obligée par les internautes.

D’autres gèrent mieux cette solidarité «numérique». Les éditeurs de jeux vidéo en ligne ont décidé de se mobiliser, chacun, à la hauteur de ce qu’il peut faire. Sony et Nintendo donneraient près de 300 millions de yens chacun (2,6 millions d'euros) aux victimes de la catastrophe au Japon. De son côté, Square Enix (éditeur du célèbre jeu Final Fantasy) a décidé de couper certains serveurs de jeu en ligne dans le but d'économiser un peu d'énergie. Une vitrine marketing efficace et intelligente. En la matière, Google est championne. Dès vendredi, elle réitère ce qu’elle avait mis en place pour Haïti et pour la Nouvelle-Zélande. Le Google Crisis Response propose des outils pour mieux gérer la crise comme le Japan Personn finder, permettant de retrouver des individus dont on est sans nouvelles ou des cartes pour mieux localiser les points d’eau, les centres de soins. Une rapidité de réaction qui montre que Google a fait de la solidarité internationale une vraie priorité.

 

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