Les grands constructeurs automobiles, Toyota, Nissan, Honda, ont annoncé la suspension de l’ensemble de leur production au Japon, les usines n’étant plus approvisionnées. Dès samedi, le 12 mars, Toyota a été le premier constructeur à annoncer la fermeture de ses douze sites pour assurer la sécurité du personnel. Chez Nissan, on a également suspendu l’activité de quatre sites, dans le nord-est, la région très touchée par le tremblement de terre et le tsunami qui s’en est suivi le vendredi 11 mars 2011.
Honda a pris la même décision pour quatre usines. Ces trois constructeurs automobiles ont aussi perdu une part importante de leurs productions dans la catastrophe. Plusieurs milliers de véhicules neufs ont été emportés par le tsunami. Plusieurs groupes d’électronique, Sharp, Sanyo et Panasonic ont également été affectés. Avec six usines touchées, Sony est le fabricant d’électronique qui paie le plus lourd tribut. Ces arrêts de chaînes de production concernent non seulement les usines situées dans les zones touchées par le séisme mais aussi les autres sites de l’archipel. Les entreprises fonctionnent en effet en flux tendu et une rupture d’approvisionnement de la part d’un fournisseur peut empêcher une usine de montage de fonctionner
Des entreprises à l’arrêt, l’électricité coupée
L’automobile, l’électronique, mais aussi la métallurgie et le nucléaire, aucun secteur n’est épargné. L’électricité est coupée dans une bonne partie du Nord du pays. La Tepco, la compagnie d'électricité qui couvre la région de Tokyo, a subi une baisse importante de production en raison de l'arrêt des centrales. La filière nucléaire qui produit entre 25% et 30% de l’électricité a vu ses capacités entamées. Au total, 11 des 50 réacteurs nucléaires, situés dans les zones les plus touchées, ont été arrêtés.
Le ministre de l’Industrie a appelé les entreprises et les particuliers à réduire leur consommation au strict minimum afin d’économiser les ressources. Le Japon a demandé à la Russie de lui fournir davantage de gaz naturel liquéfié. Les infrastructures ont également beaucoup souffert. L’ensemble des ports de la côte ainsi que certains aéroports ont été engloutis par les eaux du tsunami. De même, les transports ferroviaires et routiers ont été fermés dans une grande partie de l'archipel, en particulier dans Tokyo et sa région.
Rapatriement de capitaux
Cette catastrophe arrive alors que le Japon est en proie à de sérieuses difficultés économiques. La dette publique qui atteint les 200% du produit intérieur brut (PIB), pourrait être affectée. Il est donc probable que la prévision du Fonds monétaire international de janvier dernier, d’une croissance de 1,6% pour 2011 sera revue à la baisse. Bank of America Merrill Lynch estime que le séisme coûtera au moins entre 0,2 et 0,3 point de pourcentage à la croissance japonaise. La banque considère que les régions les plus touchées celle du Nord-Est contribuaient pour 8% du PIB nippon.
Pour rassurer les marchés financiers, le gouvernement a pris des mesures exceptionnelles. La Banque du Japon a décidé de maintenir son taux directeur quasiment à zéro afin de faciliter les financements. La Banque centrale a également injecté 131 milliards d’euros sur les marchés. Cette intervention massive a permis d’enrayer la hausse du yen. Les investisseurs s’attendent en effet à ce que les Japonais, pour les besoins de la reconstruction, rapatrient des fonds investis à l’étranger, ce qui peut déclencher une forte appréciation du yen. Le ministre des Finances japonais a d’ailleurs déclaré que le niveau du yen était sous surveillance.