Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine
C’est le soulagement sur Twitter : on va pouvoir continuer à conduire, marcher, prendre un café, le nez collé à son cher BB, le surnom local de BlackBerry, car le ministre des Communications Tifatul Sembiring avait menacé, ni plus ni moins que de couper l’accès à tous les services offerts par l’entreprise canadienne si elle n'empêchait pas, avant le 21 janvier, l'accès aux sites à caractère pornographique.
Or le BlackBerry c’est l’instrument indispensable, bien loin devant les Iphones ou autres marques de Smartphones, pour tout Indonésien de classe moyenne, urbaine et éduquée – ces classes sociales d’ailleurs qui composent le cœur de cible du parti islamiste PKS, dont est issu Tifatul Sembiring.
Le ministre avait déclaré il y a quelques jours que faire plier l’entreprise canadienne était une question d’honneur national, alors même que Research In Motion (RIM) ne filtre son contenu dans aucun autre pays. C’est surtout une victoire personnelle pour le ministre des Communications qui a fait de la lutte contre la pornographie son cheval de bataille depuis son entrée en fonction, il y a deux ans.
Le ministre avait déjà tenté de bloquer l’accès aux sites pornographiques en Indonésie sur le web, mais malgré ses efforts, n’importe qui peut, sans problème, surfer sur les sites XXX. Depuis aujourd’hui toutefois, les deux millions d’Indonésiens possédant un BlackBerry auront plus de mal pour le faire à partir de n’importe où.