L'Australie pourra renvoyer les immigrés afghans chez eux

Des centaines de demandeurs d'asile afghans vivant en Australie pourraient se voir obligés de retourner dans leur patrie d'origine aux termes d'un accord signé avec Kaboul, a déclaré mardi le ministre australien de l'Immigration Chris Bowen. Cet accord a été signé par le ministre afghan des Réfugiés et le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Il autorise l'Australie à procéder à des rapatriements obligatoires lorsque les immigrés n'ont pas réussi à obtenir le statut de réfugié.

C'est un tournant dans la politique migratoire de Canberra. Jusqu'ici, en dépit d'un débat intérieur de plus en plus marqué par l'hostilité à l'égard des réfugiés, jamais l'Australie n'avait pris de mesures véritablement coercitives pour obliger les gens à rentrer chez eux.
Le ministre australien espère que l'accord aura un effet dissuasif sur les candidats à l'immigration clandestine. Compte tenu du contexte international, c'est douteux... En moyenne, une douzaine d'embarcations sont interceptées chaque mois par les garde-côtes australiens.

Tout cela se déroule donc dans une atmosphère de très vive tension. Dans le centre de rétention de Curtin, dans le nord-ouest du pays, les demandeurs d'asile sont soumis à des conditions de rétention qu'ils ne supportent plus, notamment en raison des délais de traitement des dossiers.

Selon les organisations humanitaires, sur quelque 1 100 réfugiés retenus, plus de trois cents Afghans y poursuivent une grève de la faim. Depuis lundi 17 janvier 2011, ce centre est en ébullition. Plusieurs détenus se sont livrés à des actes d'automutilation. L'un d'entre eux a tenté de se suicider et il est toujours hospitalisé. Et les réfugiés déclarent qu'ils sont déterminés à poursuivre leur mouvement. Ils ont écrit leur revendication sur un tableau : « C'est la liberté ou la mort ».

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