C'est un tournant dans la politique migratoire de Canberra. Jusqu'ici, en dépit d'un débat intérieur de plus en plus marqué par l'hostilité à l'égard des réfugiés, jamais l'Australie n'avait pris de mesures véritablement coercitives pour obliger les gens à rentrer chez eux.
Le ministre australien espère que l'accord aura un effet dissuasif sur les candidats à l'immigration clandestine. Compte tenu du contexte international, c'est douteux... En moyenne, une douzaine d'embarcations sont interceptées chaque mois par les garde-côtes australiens.
Tout cela se déroule donc dans une atmosphère de très vive tension. Dans le centre de rétention de Curtin, dans le nord-ouest du pays, les demandeurs d'asile sont soumis à des conditions de rétention qu'ils ne supportent plus, notamment en raison des délais de traitement des dossiers.
Selon les organisations humanitaires, sur quelque 1 100 réfugiés retenus, plus de trois cents Afghans y poursuivent une grève de la faim. Depuis lundi 17 janvier 2011, ce centre est en ébullition. Plusieurs détenus se sont livrés à des actes d'automutilation. L'un d'entre eux a tenté de se suicider et il est toujours hospitalisé. Et les réfugiés déclarent qu'ils sont déterminés à poursuivre leur mouvement. Ils ont écrit leur revendication sur un tableau : « C'est la liberté ou la mort ».