L’affaire a connu un nouveau rebondissement il y a quelques semaines à l'occasion de la diffusion d'un documentaire de la télévision norvégienne dans lequel était évoqué un transfert de quelque 100 millions de dollars de la banque vers l'une de ses filiales, dans les années 90. Après enquête, les autorités norvégiennes avaient reconnu qu'il n'y avait pas eu de détournement et que cet argent était retourné là où il devait.
Mais, dans ce face-à-face, tous les prétextes sont bons notamment depuis qu'en 2007 Mohammad Yunus a dénoncé la vénalité de la classe politique bangladaise et qu'il l'a menacée de créer son propre parti politique.
Tout auréolé de son prix Nobel de la paix et de sa réputation de « banquier des pauvres », les accusations de fraude fiscale dont l'accuse la N°1 bangladaise n'ont aucun effet sur sa popularité.
D'ailleurs le vice-président de la banque déclarait ce mercredi 12 janvier que Monsieur Yunus se félicitait de l'ouverture d'une enquête contre lui, la considérant comme une chance de laver de tous soupçons son nom et sa banque
Mais, finalement, cette attaque en règle pourrait bien cacher d'autres motivations plus inavouables. La Grameen Bank est une affaire très prospère, puissante et trop indépendante pour ne pas aiguiser les appétits au plus haut niveau de l'Etat bangladais.