Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Dans les grandes villes du pays, beaucoup de commerces étaient fermés ce vendredi 31 décembre et les transports publics étaient ralentis. A Karachi, dans le sud du Pakistan, des affrontements ont eu lieu entre des policiers et des manifestants.
Les partis religieux avaient appelé le pays à la grève nationale pour protester contre toute modification éventuelle de la loi sur le blasphème alors que le gouvernement avait laissé entendre, il y a quelques semaines, qu’il pourrait s’y atteler.
Cette loi, qui a été promulguée en 1986 sous le régime du général Zia-ul-Haq, punit de la prison à perpétuité les auteurs d’une profanation du Coran et de la peine de mort ceux qui profèrent des insultes à l’égard du prophète Mahomet.
Les organisations des droits de l’homme demandent de longue date l’abrogation de la loi sur le blasphème qu’elles considèrent comme un instrument de discrimination à l’égard des minorités.
Mais les autorités sont toujours restées sourdes à ces appels. L’actuel gouvernement n’a finalement pas fait exception à la règle. Le 30 décembre, il a rendu public sa volonté de ne pas modifier la loi, une décision qui survient alors que les extrémistes manifestent depuis plusieurs semaines.
Il faut dire que depuis la création du pays en 1947, tous les gouvernements ont toujours été à l’écoute de la pression des extrémistes, car ils ont toujours utilisé l’islam comme le moyen d’asseoir leur pouvoir.