Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le Premier ministre chinois n’a pas indiqué comment il allait s’y prendre, mais le gouvernement est au travail. Pékin sait déjà que l’objectif d’une inflation contenue à 3 % pour 2010 sera très difficile à atteindre. Dans les rayons des supermarchés, sur les menus des restaurants, les prix s’envolent depuis le mois d’août avec un nouveau record en octobre : + 4,4 % de hausse selon les chiffres publiés par le bureau national des statistiques.
Une valse des étiquettes qui provoquent la colère des consommateurs, car ce sont les produits de tous les jours et notamment les légumes à l’arrivée de l’hiver qui sont les premiers touchés. Tous les journaux multiplient les reportages sur l’envolée des cucurbitacées.
Dans la province de Hainan, les habitants de la ville de Qiong Hai Shi ont décidé de cultiver leurs propres salades sur le terre plein des avenues, raconte ainsi le quotidien Nansanduchibao. Pour la première fois, la hausse des prix est jugée « excessive » selon les termes employés par le chef du Gouvernement. « Une grande attention doit être accordée (…) aux prix parce qu’ils touchent aux intérêts fondamentaux du public », a souligné Wen Jiabao.
Ces mesures annoncées vont-elles se traduire par une nouvelle hausse des taux d’intérêts risquant de renforcer l’afflux des capitaux spéculatifs ? Dors et déjà le Trésor américain a averti Pékin des risques de bulle financière si la Chine ne laisse pas sa monnaie le Yuan s’apprécier.