Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Première relève des taux depuis le début de la crise financière, ce geste est fort sur le plan symbolique même s’il ne devrait avoir qu’un impact limité sur l’économie réelle. La Banque centrale chinoise n’a jamais tenu compte des attentes des marchés financiers pour agir. Son gouverneur Zhou Xiaochuan avait d’ailleurs indiqué le mois dernier qu’il ne bougerait pas d’un iota, les dispositions prises jusqu’à présent suffisant à juguler l’inflation.
Contre toute attente, ce durcissement de la politique monétaire chinoise est bien pourtant une manière de calmer la hausse des prix. Le gouvernement central surveille la baisse du pouvoir d’achat des ménages comme le lait sur le feu. Et l’indice des prix de détail devrait encore augmenter pour atteindre 3,6 % en septembre.
Cette décision est également un moyen de renforcer le contrôle sur l’octroi de crédits et permet d’éviter la surchauffe de l’économie. Selon certains analystes, ce geste serait aussi une manière de satisfaire la Maison Blanche avec une probable accélération de l’appréciation du yuan dans les semaines qui viennent.
Ya t-il eu accord entre Pékin et Washington ? Le Trésor américain a en tous cas annulé vendredi, la publication d’un rapport susceptible d’accuser la Chine de manipuler sa monnaie. La croissance chinoise à deux chiffres, elle, ne devrait pas être affectée. Les résultats du PIB pour le troisième trimestre sont attendus le 22 octobre.