Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Il est devenu, depuis 2007, plus difficile aux délinquants sexuels de passer à travers les mailles de la justice cambodgienne. Un constat que dresse avec satisfaction Samleang Seila, le directeur d'Action pour les enfants, une ONG qui traque les auteurs d'agressions sexuelles sur mineurs.
« Le gouvernement a fait du combat contre la pédophilie une priorité », souligne-t-il, et a réussi à débarrasser le pays de cette image de paradis pour touristes sexuels de ce type. Aujourd'hui, rappelle un autre militant de cette cause, on ne voit plus, comme il y a quelques années, des rabatteurs installer sur vos genoux de jeunes enfants au vu de tous, sans peur d'être inquiétés ».
En raison de la pauvreté qui sévit dans le pays, un grand nombre d'enfants continuent d'alimenter les réseaux de prostitution. Si les clients occidentaux retiennent davantage l'attention médiatique, ils ne constituent pourtant qu'une petite minorité de l'ensemble. L’écrasante majorité des cas d'abus sexuels sur mineurs est constituée par les Cambodgiens et les Asiatiques. Mais moins de plaintes sont déposées contre eux. Négociations à l'amiable, peur de pressions et de représailles, ou encore, manque d'intérêt pour ces cas de la part des ONG impliquées, sont autant de raisons expliquant le faible nombre de poursuites judiciaires à leur encontre.