Moscou espère renforcer son inflence au Kirghizistan

Au Kirghizstan, après les élections législatives de dimanche 10 octobre, les 5 partis vainqueurs continuent leurs négociations pour former une coalition de gouvernement. Des négociations très indécises, menées par le parti nationaliste Ata Jurt, qui rassemble des proches de l'ancien président Kourmanbek Bakiev, et qui est arrivé en tête. Dans ces négociations, difficile de ne pas voir l'influence de la Russie, qui surveille de près l'évolution politique de l'ancienne République soviétique d'Asie centrale. Le Kirghizstan abrite une base militaire russe, mais aussi une base aérienne américaine.

Avec notre correspondant à Bichkek, Camille Magnard

Comme à son habitude, Moscou a pesé en coulisse sur la politique kirghize ces derniers mois. Difficile de ne pas voir le soutien russe au renversement du président Bakiev en avril 2010, et à la mise en place d'un gouvernement intérimaire. Et pourtant, quelques semaines plus tard, en juin, Dmitri Medvedev critiquait ouvertement le projet de régime parlementaire lancé par le nouveau pouvoir kirghize.

Dans la campagne des législatives, Moscou a d'ailleurs clairement appuyé l'ancien Premier ministre Félix Koulov, un partisan du retour à un régime présidentiel à la russe. Son bon résultat dimanche a clairement coûté la victoire aux partis du gouvernement intérimaire. Les médias russes ont aussi tout fait pour discréditer Omurbek Tékébaev, l'un de ces candidats, en diffusant allègrement une vidéo compromettante et très explicite où l'on voit l'homme politique kirghize en agréable compagnie.

Les Russes devraient peser sur les négociations actuelles pour faire naître une coalition qui tordra le coup au projet de démocratie parlementaire kirghize. Un projet vu par Moscou comme un facteur de déstabilisation trop grand dans une région, l'Asie centrale, où Moscou préfère entretenir des régimes autoritaires.

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