L'Eglise catholique philippine veut bloquer le financement public de la contraception

Aux Philippines, pays catholique de 95 millions d’habitants, moins de 24h après la prise de position du président Aquino en faveur du financement public de contraceptifs pour les plus pauvres, l’Eglise accuse le gouvernement de brader les valeurs traditionnelles philippines et appelle à manifester pour s’opposer à cette politique.

Avec notre correspondant à Manille, Sébastien Farcis

Le bras de fer vient de commencer entre Benigno Aquino et le puissant clergé catholique philippin : avec en ligne de mire, le vote de la première loi du pays sur le planning familial public. Cette proposition de loi prévoit le financement de campagnes d’information et la distribution de contraceptifs pour les plus pauvres. Elle est débattue depuis plus de 10 ans au Parlement, mais elle n’a jamais pu voir le jour à cause de l’opposition d’un clergé catholique très influent et politisé.

Le soutien du président à cette cause, quasiment inédit aux Philippines, pourrait changer la donne. Et oblige le clergé à entrer dans une opposition frontale, comme l’explique le Père Melvin Castro, secrétaire général au sein de la Conférence épiscopale.

Plusieurs associations de catholiques ont déjà exprimé leur déception et leur volonté de mener des manifestations contre cette déclaration du président. Nous les soutenons moralement au plus haut point. Et nous n’écartons pas la possibilité de les rejoindre dans les cortèges.

Le ministère de la Santé n’a actuellement aucun budget pour fournir des contraceptifs aux plus pauvres alors qu'une grossesse sur deux n’est pas désirée. Selon un récent sondage, 68% des Philippins sont favorables à cette loi sur le planning familial.
 

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