Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Cinq soldats américains servant à Kandahar sont accusés de meurtres avec préméditation. Tuer d’innocents civils afghans sans se faire prendre était devenu pour eux un jeu.
La première victime a été tuée le le 15 janvier : alors qu’un villageois s’approche du groupe, un soldat lance une grenade pour faire croire à une attaque, alors que ses camarades déchargent leurs armes sur l’homme.
Deux autres civils seront tués entre janvier et mai. La bande aurait aussi violemment battu un soldat qui avait signalé à ses supérieurs la consommation de haschish dans l’unité.
Particulièrement gênant pour l’armée, le père de l’un des accusés avait prévenu les autorités de ce qui se tramait. Son fils, utilisant le réseau social Facebook l’avait averti du premier meurtre, indiquant que d’autres allaient suivre.
Les militaires toutefois auraient tardé à réagir à cette mise en garde. Les accusations sont-elles fondées ? C’est ce que doivent déterminer les audiences qui commencent. Si oui, les accusés seront jugés en cour martiale.
Le Pentagone souhaite éviter un excès de publicité autour de cette affaire de crainte qu’elle ne complique la situation des Américains sur le terrain. Le nombre de victimes civiles lors des raids anti-talibans a déjà fortement altéré leur image dans la population locale.