C'est le dernier en date des vastes mouvements sociaux qui ont gagné l'Asie. Les travailleurs pauvres réclament leur part dans les succès économiques de la région. Selon Ath Thun de la Confédération cambodgienne du travail, la vie est devenue trop chère. « Les travailleurs réclament les hausses de salaires de 75 à 93 dollars par mois. Car ce qu'ils gagnent en ce moment ne leur permet pas de survivre. Le Cambodge est très pauvre, on n'arrive pas à acheter les aliments, ils sont trop chers », explique-t-il.
Les bas salaires sont un atout pour le Cambodge face à la concurrence des pays voisins. Mais selon Van Sou Ieng, président de l'Association des producteurs de vêtements, si les grèves se multiplient les carnets de commandes vont se vider : «Nous sommes même plus chers que le Bangladesh et peut-être au même niveau que le Vietnam. Je pense qu’il s’agit d’une minorité… et que c’est un jeu politique soutenu par des forces étrangères».
Le gouvernement cambodgien pousse à un accord rapide entre les deux parties en conflit. Un conflit qui met en danger l'économie du pays car le secteur du textile, qui emploie plus de 340 000 personnes, est l’un des piliers de l’économie. Plus de 30% des Cambodgiens vivent avec moins d'un demi-dollar par jour.