Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine
Le boycott de Burger King ne concerne pas toute l’huile de palme, mais seulement celle produite par l’entreprise Sinar Mas. Comme 90% de l’huile de palme mondiale est produite entre la Malaisie et l’Indonésie, la décision du restaurateur aura plus de conséquence en terme d’image qu’un réel impact sur l’économie agricole en Asie du sud-est.
Jean-Charles Jacquemard est un scientifique français qui travaille pour un producteur d’huile de palme indonésien. Il considère que les campagnes anti-huile de palme sont injustes : « C’est trop facile d’interdire aux pays du Sud de se développer. De toutes les façons, en dehors des terrains agricoles qui sont déjà utilisés il ne reste que de la forêt ».
Un ticket pour sortir de la pauvreté
L’huile de palme emploie des millions de personnes en Indonésie, et 40% des 7 millions d’hectares de palmiers appartiennent à de petits exploitants pour qui cette culture très rentable représente un ticket pour sortir de la pauvreté. L’Indonésie fait donc face à un dilemme : développer cette industrie, c’est trouver de nouvelles terres, et donc abattre la forêt tropicale.
Si Jakarta a récemment durci ses lois pour favoriser des pratiques d’agriculture durable, l’industrie, et notamment ses leaders comme Sinar Mas, continue à souffrir d’une très mauvaise image dans les pays développés.