Les autorités afghanes prennent le contrôle de la Kabul Bank

La Banque centrale d’Afghanistan a décidé de prendre le contrôle de la Kabul Bank, l'un des plus grands établissements du pays. La banque privée a été sommée de mettre la main sur des villas de luxe et d'autres biens immobiliers achetés à Dubaï pour plus de 160 millions de dollars. Une mise au pas interprétée par certains hommes d'affaires afghans comme une preuve de la volonté du président Hamid Karzaï de lutter contre la corruption.

Avec notre correspondant à Kaboul, Luc Mathieu

« La Kabul Bank n'est pas en danger de faillite», a affirmé ce 1er septembre  le gouverneur de la Banque centrale d'Afghanistan, Abdul Qadir Fitrat, qui a ajouté que deux responsables avaient simplement démissionné à la suite de nouvelles mesures interdisant à des actionnaires d'occuper des postes de responsabilité.

Mardi 31 août, le quotidien américain Washington Post avait indiqué que les deux dirigeants de la banque avaient été écartés pour être remplacés par un responsable de la Banque centrale. La manoeuvre aurait été approuvée par le président Hamid Karzaï.

La Kabul Bank aurait accumulé une dette de plus de 300 millions de dollars alors que ses avoirs n'excèdent pas 120 millions. Une situation financière catastrophique provoquée à la fois par des transferts de fonds douteux et par la crise immobilière qui a frappé l'émirat de Dubaï.

Une faillite de la Kabul Bank aurait des conséquences dramatiques. L'établissement gère plus d'un milliard de dollars appartenant à des particuliers afghans. Il effectue aussi le versement des salaires des centaines de milliers de policiers, soldats et professeurs. Les Etats-Unis se seraient inquiétés d'une explosion de la violence si ces salaires étaient bloqués.
 

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