Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Hamid Karzaï n’a, pour commencer, pas caché avoir ordonné la libération de son proche collaborateur, Mohamad Zia Salehi, arrêté pour corruption sur ordre du ministre afghan de la justice. Or, l'un de ses conseillers avait affirmé, auparavant, que le président n’était pas intervenu. Mais celui-ci affirme au contraire être intervenu très très fortement, se plaignant de la façon dont Salehi avait été arrêté en pleine nuit, comme, dit-il, du temps de l’occupation soviétique.
Les sociétés privées de sécurité : des groupes mafieux
Hamid Karzaï a aussi réitéré son ordre de démantèlement des sociétés de sécurité privées d’ici à la fin de l’année. Une décision qui inquiète les Etats-Unis. Le président afghan les a rassurés en déclarant que les ambassades étrangères pourraient garder leurs vigiles. Il reproche, entre autres, aux sous-traitants, de nuire au développement de la police afghane en offrant des salaires plus lucratifs qui attirent les jeunes. « Ne gaspillez pas l’argent si durement gagné des Américains pour financer des groupes qui agissent comme la Mafia, et versent des fonds aux talibans », a-t-il lancé sur la chaine ABC.
Optimiste sur l'issue de la guerre
Il a également indiqué qu’il n’avait pas encore entamé un processus formel pour négocier avec les insurgés, même si son gouvernement a eu des contacts individuels avec certains talibans. En ce qui concerne le conflit contre les islamistes, le président afghan affiche la même confiance que le général David Petraeus sur CBS : « Oui, dit-il, la guerre peut être gagnée ».