En Chine, un militant écologiste tibétain condamné à 5 ans de prison

Mieux vaut ne pas être écologiste au Tibet. Mieux vaut ne pas inciter les villageois à ramasser les déchets et à planter des arbres. Pékin pourrait ne pas apprécier et vous jeter en prison. C'est ce qui est arrivé à Richen Samdrup qui dirige une ONG de défense de l'environnement. Il a été condamné à 5 ans d'emprisonnement pour incitation au séparatisme.

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Rinchen Samdrup, un écologiste de la région de Gonjo, à la frontière entre les provinces du Tibet et du Sichuan, avait pourtant été encouragé par les autorités chinoises.

Dans un article paru en 2005 dans les colonnes du China Daily, le grand quotidien national en langue anglaise louait sans réserves les actions de ce paysan des hauts plateaux. Avec le soutien de centaines de villageois, il avait mis en place des mesures de protection de l'environnement. Chaque année, il organisait à 4 000 mètres d'altitude, des opérations de nettoyage de ces plateaux arides, des campagne de plantation de milliers d'arbres. Mais il était surtout connu pour la défense des animaux ; il avait mis en place des patrouilles de surveillance qui avaient permis l'arrestation de dizaines de braconniers et la saisie d'armes et de pièges. Une action saluée par la presse officielle qui soulignait  alors l'importance de protéger ces espaces fragiles. 

Mais c'est aussi cet activisme et cette capacité de mobilisation des populations locales qui est à l'origine de son arrestation et de sa condamnation à 5 ans de prison. Rinchen Samdrup était notamment accusé d'incitation au séparatisme. Accusé également de diffusion d'informations en faveur du Dalaï Lama. Enfin, il s'était attiré la colère de certains responsables locaux, après avoir accusé un policier de braconnage.

 

 

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