L’Assemblée nationale vietnamienne rejette le projet de train à grande vitesse

Fait rarissime au Vietnam, les députés ont repoussé le 19 juin un projet gouvernemental : ils ont refusé leur feu vert au projet de train à grande vitesse qui doit relier la capitale Hanoï à Hô-Chi-Minh-Ville, 1 500 km plus au sud. Un TGV réduirait le temps de transport entre les deux villes mais ce projet qui coûterait 56 milliards de dollars, soit près de 60% du PIB du pays l'an dernier, suscite un vif débat.

Avec notre correspondante à Hanoï, Lucie Moulin

D’un côté, la presse directement liée à l’Etat vietnamien. Ici la ligne à grande vitesse n’a que des partisans. Elle désengorgera les routes, accélérera le développement du pays, tout en diminuant la pollution.

De l’autre côté, quelques médias un peu plus émancipés qui font place aux réserves de beaucoup d’experts et de députés face à un projet très coûteux et qui ne serait utilisable que par les plus riches.

Au Vietnam, le plus souvent, les controverses de ce genre font une timide apparition, puis les lois sont votées, et le débat s’arrête là. Cette fois, les députés ont franchi une étape supplémentaire.

En demandant une étude plus approfondie, ils ont montré qu’ils n’étaient plus tout à fait des marionnettes. Ils ont aussi écouté les réticences d’une bonne partie de la population pour qui les domaines de l’énergie ou de la santé sont prioritaires.

Beaucoup sont aussi persuadés que le projet n’existe que parce qu’il permettra aux autorités de percevoir de larges commissions. S’il est vraiment remis en cause, il aura peut-être plus de chances d’être pris au sérieux.
 

Partager :