Deux ans de prison ferme c'est la peine maximum mais il faut préciser que les accusés ont été reconnus coupables de « mort par négligence » puisque l'accusation « d'homicide » avait été abandonnée et requalifiée, en 1987.
Dans ces conditions, ce jugement risque évidemment de raviver le sentiment d'injustice qui accompagne cette affaire depuis le début, depuis la catastrophe survenue dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, lorsque 42 tonnes de pesticides sont entrées en contact avec de l'eau. Le mélange est explosif, il provoque immédiatement un nuage toxique qui s'abat sur la plupart des quartiers. Il fait des milliers de morts et ravage la vie de dizaines de milliers d'habitants de la cité. Aujourd'hui encore, on n'a pas fini d'en établir le bilan.
Depuis 26 ans, les procédures judiciaires ont révélé une volonté d'échapper à ses responsabilités, de détourner le cours de la justice, de réduire la gravité des faits, d'indemniser les victimes a minima... Nombre d'Indiens estiment que leur propre gouvernement les a sacrifiés pour ne pas effaroucher les multinationales étrangères.
Chaque année, le 3 décembre, cet anniversaire est commémoré. Bhopal est désormais un symbole : celui de la première catastrophe industrielle majeure et celui de la valeur qu'on donne à la vie des gens, de ce qu'elle coûte, selon qu'ils sont citoyens du tiers- monde ou des pays riches.
En savoir plus:
Site de la campagne internationale pour la justice dans la catastrophe de Bhopal