Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Japon souffre d’une crise de compétences. Yukio Hatoyama était arrivé au pouvoir il y a huit mois dans l’euphorie générale. Il avait mis fin à un demi-siècle de domination du parti conservateur. « Huit mois plus tard, observe le journal conservateur Sankei, toutes ses belles promesses se sont envolées ».
Comme ses trois prédécesseurs, Yukio Hatoyama s’est montré un chef de gouvernement « d’une grande médiocrité, indécis, faible, incapable de mener une politique gouvernementale cohérente », constate le journal Yomiuri.
« Le prochain Premier ministre sera-t-il aussi incompétent que Yukio Hatoyama ? », se demande le Nikkei, la bible des milieux d’affaires.
Le favori pour lui succéder, le ministre des Finances Naoto Kan, issu des mouvements associatifs, pacifiste, n’a aucun plan pour mener les réformes de structures d’une économie encore très cartellisée sous haute influence de la bureaucratie.
Pour le Nikkei, Naoto Kan sera comme Yukio Hatoyama « un autre Premier ministre de transition » en attendant l’émergence d’une génération de politiciens plus jeunes et alors que s’accélère la recomposition du paysage politique japonais.