Il est 17 h vendredi 20 décembre, dans la prison du port de Tela, au nord-ouest du Honduras, lorsque pour des raisons encore inconnues, la fusillade éclate. Très vite, des proches des détenus se massent devant les grilles de l’établissement pour obtenir le nom des victimes. La liste ne sera publiée que ce samedi. Des photos publiées sur les réseaux sociaux montrent des corps sans vie dans la cour intérieure de l’établissement.
Si les autorités ont tardé à intervenir, c’est de peur de faire partie des victimes, se défend l’Institut pénitentiaire national qui précise que plusieurs prisonniers portaient des armes à feu.
Vague de violences
Il y a une semaine, le directeur de la principale prison de haute sécurité du Honduras a été assassiné. Le lendemain, plusieurs membres du MS-13 ont été tués en prison dans des affrontements avec un gang rival.
C’est en invoquant cette vague d’assassinats que le gouvernement contesté de Juan Orlando Hernandez a déclaré l’état d’urgence dans 27 centres pénitentiaires du pays. En d’autres termes, il transfère le contrôle total de ces prisons aux forces armées et à la police.
►À écouter aussi : Grand reportage - Honduras : vivre là où règnent les gangs
Derrière leurs murs s’entassent plus de 21 000 prisonniers, pour 8 000 places. Moins de la moitié de ces détenus ont été jugé. Le taux d’homicide au Honduras est l’un des plus élevés au monde, hors zone de guerre.