Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Dans le centre de Santiago, de grands magasins renforcent leurs rideaux de fer, par crainte de saccages, tandis que Maria Teresa, une podologue qui travaille à son compte, attend des clients, à l'entrée d'une galerie commerciale : « J'ai beaucoup moins de clients qu'avant, cela a baissé de plus de 50% en un mois. Car les gens rentrent directement chez eux après le travail. » En effet à cause des manifestations, les transports publics sont perturbés et s'arrêtent plus tôt.
Bastian, lui, vient de se faire licencier avec 7 autres personnes. Il travaillait dans une entreprise de publicité et d'évènementiel. « Les projets sur lesquels on travaillait, et ceux auxquels l'entreprise a postulé ont été annulés ou reportés, raconte-t-il. Cela a affecté le budget de l'entreprise, et ils ont donc supprimé des postes. »
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Mais certains Chiliens affectés par ces difficultés économiques n'en veulent pas pour autant aux manifestants. Manuel Casanova tient un pressing dans le centre-ville. Son activité a baissé de près de 60% en un mois, mais les demandes sociales des Chiliens, c'est la priorité, dit-il : « C'est beaucoup plus important. Je préfère que les autorités règlent ça d'abord, et les commerces ce sera pour plus tard. » Il a de quoi tenir 3 ou 4 mois dans ces conditions, sans licencier de personnel, affirme-t-il.