Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
L’accord rassemble des groupes traditionnels de la scène politique et de la société civile, mais aussi des nouveaux acteurs comme des « petro-challengers », ces jeunes motivés à obtenir la transparence dans la gestion des fonds publics, notamment ceux prêtés par le Venezuela à Haïti via le programme Petrocaribe.
Parmi eux, Mackenson Eprimé, 29 ans, satisfait de cette étape. « Aujourd’hui, nous qui sortons des quartiers populaires, nous avons cet accord, on dit que c’est une fierté qu’on ait pu le signer. Nous sommes décidés aujourd’hui à prendre le destin de notre pays en main, nous les jeunes garçons et les jeunes filles. »
Certains, comme Jeanty Manis, restent sceptiques face à l’accord, notamment car il ne fournit aucun calendrier ou délai pour l’installation de cet éventuel régime de transition. « Il faut qu'ils nous disent quel jour Jovenel va partir du pouvoir, parce qu'on sait qu'il y a une série d'individus dans l'opposition qui ne luttent que pour régler leurs affaires personnelles et s'enrichir. Le peuple souffre, le peuple a faim, le peuple est plongé dans la misère et le chômage. Quand ces problèmes des quartiers populaires seront enfin abordés, à ce moment-là, on aura fini. »
Face à l’urgence de la crise humanitaire, les groupes de l’opposition devront présenter des propositions concrètes. Garder le consensus au sein de cette scène politique morcelée est un tout aussi un grand défi.
►À lire aussi : Haïti: les opposants trouvent un accord sur un éventuel plan de transition