Le Chili a annoncé mercredi qu’il renonçait à accueillir deux sommets internationaux prévus cet automne, la COP25 et l'APEC. En cause : la contestation sociale, qui ne faiblit pas. El Mercurio consacre sa Une d'aujourd'hui aux conséquences négatives de cette décision sur l'image du Chili à l'étranger. Pour le journal, cela aggrave la situation des secteurs du commerce et du tourisme qui souffrent déjà de la contestation dans la rue. « Le Forum permanent de politique étrangère, un groupe composé de dirigeants de l'opposition, estime que le Chili a perdu l'opportunité d'approfondir sa présence politique et économique en Asie Pacifique » en refusant d'organiser le sommet de l'Apec, note El Mostrador.
Les hôteliers, quant à eux, sont perplexes, ajoute La Tercera. Ces derniers avaient enregistré, avant même cette annonce, plus de 51 % d'annulations des réservations pour les mois de novembre et décembre. Quant au coordinateur des scientifiques de la COP25, le sommet sur le climat, il se dit complètement secoué. La contestation, elle, se poursuit. Mercredi, des centaines de « pêcheurs de la ville de Tolten » ont rejoint la mobilisation, nous informe BioBioChile. Eux manifestent « pour faire annuler la Loi sur la Pêche ».
Deux morts par balles en Bolivie
En Bolivie, « l'escalade de la violence a fait deux morts au milieu des affrontements dans la ville de Montero, dans le département de Santa Cruz », écrit La Razon. Les secteurs liés au gouvernement et les groupes qui contestent la réélection du président Morales se sont affrontés mercredi dans ce qui s'est avéré être, selon le journal, « l'un des événements les plus violents dans le conflit qui a suivi les résultats des élections générales ». Le gouverneur de Santa Cruz a accusé Evo Morales d'être responsable de ces violences. L’audit de l'élection, menée par l'Organisation des États américains à la demande de la Bolivie, commence ce jeudi. Le candidat malheureux à l'élection présidentielle, Carlos Mesa, a refusé d'y participer.
Haïti : la Une du Nouvelliste
Alors que le pays est paralysé par des manifestations antigouvernementales depuis près de huit semaines, le gouvernement essaie de reprendre la main explique Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste. Un nettoyage des rues a débuté hier soir dans certains quartiers.
États-Unis : un tournant décisif ?
Aux États-Unis, la Chambre des Représentants a voté aujourd'hui une résolution qui fixe les règles de la future procédure d'impeachment contre Donald Trump. Un vote qui rendrait la procédure publique et plus transparente, alors que la Maison Blanche soutient toujours que la procédure est biaisée. Pour USA Today, « mieux vaut tard que jamais », « la présidente de la Chambre aurait dû prévoir ce vote il y a déjà des semaines ». Le quotidien pense que cela pourrait constituer un tournant décisif. Il faut d'urgence « confronter les faits » car « tous les détails révélés jusqu'ici sont accablants ».
Le New York Times se félicite des garde-fous que la Chambre est sur le point d'adopter. « Cette résolution (...) évite les erreurs du passé en permettant aux avocats d'interroger longuement les témoins avant que les députés n'entrent en scène et établit des règles équitables. Des règles nécessaires tant les enjeux sont élevés et les accusations graves contre Donald Trump ». Pour le Washington Times, média proche du président, ce vote va au contraire encore une fois « mettre en lumière la nature partisane de l'enquête et donnera au président de nouvelles munitions pour soutenir qu'il est victime d'une attaque à main armée ».
Discréditer le processus de destitution, qualifié de biaisé, d'injuste : c'est l'angle d'attaque de la Maison Blanche. Et c'est « ridicule », estime le National Review. Ce média pourtant conservateur recommande au président, pour éviter d'être destitué, d'admettre les faits, « de s'excuser et de laisser les électeurs se faire leur propre idée ». C'est aussi le meilleur moyen, estime toujours le National Review, « d'éviter un désastre pour les sénateurs républicains ». Car oui, les élus républicains sont gênés aux entournures. Pour le Chicago Tribune, les Républicains se sont fait prendre à leur propre jeu. « Ils ont préféré mettre en cause le processus, plutôt que d'essayer de monter une défense face aux accusations ». Pour le Sentinel, journal du Colorado, « ce sont des lâches ». « La nation est sur le point de voir le scandale Trump exposé, et tous les électeurs verront quels Républicains ont l'audace de le renier ou de le défendre ».
Vrai chien, fausse photo
Un mot d'un tweet de Donald Trump. Le président américain a partagé une photo où on le voit remettre une médaille au chien blessé lors de l'opération qui a conduit à la mort du chef du groupe État islamique. Sauf que cette photo n'a jamais été réalisée ! La photo du chien a été collée sur une photo de 2017, sur laquelle, à l'origine, Donald Trump remettait une médaille à « un médecin de l'armée à la retraite qui a sauvé la vie de 10 hommes pendant la guerre du Vietnam », raconte le New York Times. Joint par le journal, l'intéressé a ri lorsqu'il a vu le montage. Il explique qu'il n'est pas offensé et qu'après tout « les chiens font depuis longtemps partie de l'effort de guerre ».
Bravo les Nats !
Pour finir cette revue de presse : la victoire des Nationals dans les World Series. Il s’agit du premier titre de l'équipe de baseball de Washington, et c'est la Une ce jeudi de tous les journaux de l'Est américain. Axios.com publie des photos de cette victoire. « Enfin ! Les Nats sont champions », clame le Washington Post. Les Nationals vont rapporter le trophée dans la capitale fédérale en succédant aux Boston Red Sox. Cela faisait 95 ans que cela n'était pas arrivé pour une équipe de Washington. « Not to be », titre sobrement le Houston Chronicle, car les Astros de Houston enregistrent une défaite cruelle en finale.