Avec notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle
C’est avec de la dynamite que plusieurs centaines de mineurs ont exprimé leur soutien à Evo Morales lundi 28 octobre à La Paz. Ils sont venus débloquer les rues de la ville, barrées par des citoyens de l’opposition qui se mobilisent contre l’élection d’Evo Morales.
« Nous, le peuple, nous sommes en colère qu’on ait piétiné notre vote et notre opinion. Et franchement, il faut vraiment être sans gêne pour croire que nous allions accepter sans rien dire », a déclaré un manifestant opposé à Morales au micro de RFI.
L’ambiance était tendue avec des insultes, des menaces et parfois même des violences entre d’un côté les opposants à Evo Morales, qui répondaient à l'appel de Carlos Mesa, le candidat libéral battu, et de l’autre ses partisans. « Moi je crois que la droite ne veut pas accepter sa défaite. Tout le processus de vote a été transparent. Ce qu’ils veulent, c’est prendre le pouvoir par la force en disant qu’ils sont les plus nombreux. Mais c’est faux, nous sommes la majorité et nous allons défendre notre vote », témoigne un partisan du président.
Une trentaine de blessés
Les soutiens d’Evo Morales l’ont dit : si les blocages continuent, ils encercleront eux-mêmes les zones urbaines et empêcheront l’approvisionnement des villes en nourriture. Ces affrontements ont fait une trentaine de blessés.
La journée s’est terminée par deux grands rassemblements de plusieurs milliers de personnes, chaque camp cherchant à montrer ses forces. Le MAS, le parti de gouvernement, fêtait sa victoire. Quant à l’opposition elle a appelé à rester mobilisé.