À la Une : l'Argentine vote pour un nouveau président

La campagne électorale s’est terminée hier soir avec un dernier meeting des deux principaux candidats, le péroniste de centre gauche Alberto Fernandez, donné largement favori dans tous les sondages, et le président libéral sortant Mauricio Macri, qui rêve d’une remontée de dernière heure.

Dans un discours très critique à l’égard du kirchnerisme et son rival Alberto Fernandez, Mauricio Macri a demandé à des milliers de sympathisants rassemblés dans son fief Cordoba de ne pas revenir à une « époque de mensonge et de frustrations ». Cette citation est en Une du journal Clarin. L’objectif de Mauricio Macri est clair, écrit Clarin : « réduire l’écart avec le péroniste Alberto Fernandez pour obtenir un second tour et donc prolonger la campagne jusqu’au mois prochain ».

Alberto Fernandez, de son côté, a aussi réuni une dernière fois ses sympathisants, c’était à Mar del Plata. A ses côtés, l’ancienne présidente Christina Kirchner qui a cédé sa place de candidate pour celle de vice-présidente dans un éventuel gouvernement Fernandez. Alberto Fernandez a promis devant ses partisans de remettre « le pays sur pied » et de proposer un « contrat moral et éthique » pour prendre soin des Argentines les plus démunies. C’est à lire également dans Clarin.

Avec une économie en berne et une consommation toujours plus faible, c’est le péroniste Alberto Fernandez qui a forcément le vent en poupe, estime le journal La Capital, qualifiant cette présidentielle de « scrutin clé pour l’avenir du pays ». Quel que soit le vainqueur dimanche prochain, ajoute le journal, il faut qu’il adopte une posture de chef d’État, ne serait-ce que pour rassurer les marchés et éviter une nouvelle montée du dollar, qui a battu hier un nouveau record, c’est à la Une du journal La Nacion.

Combattre la pauvreté, le défi majeur pour le nouveau président

Pour résumer, le plus grand défi pour celui qui remportera le scrutin sera de combattre la pauvreté et de stimuler un développement durable. C’est ce qu’écrit le sociologue Juan Llach dans une tribune pour le journal La Nacion. Il rappelle qu’il y a 90 ans, l’Argentine avait presque le même niveau de vie que les pays développés. Mais ce niveau a brutalement chuté de moitié entre 1930 et 2019. Ce qui est inédit dans l’histoire moderne.

En Uruguay la gauche restera-t-elle au pouvoir ?

Autre élection présidentielle qui aura lieu dimanche 27 octobre, celle d’Uruguay où les électeurs décident si la gauche reste au pouvoir. Daniel Martinez, sous la bannière du Frente Amplio est crédité de 40 % des intentions de vote, contre 29 % en faveur de Luis Lacalle Pou du Parti National. C’est à la Une du journal El Pais. Selon le quotidien El Observador, cette campagne présidentielle a suscité peu d’enthousiasme.

Le journal critique le médiocre niveau des débats, mais estime que c’était déjà le cas lors des dernières élections présidentielles. Aucun sujet vraiment important n’a été abordé, écrit El Observador. Que ce soit la place de l’Uruguay sur la scène internationale, la volonté ou non de conclure des accords commerciaux de libre-échange, ou encore le positionnement des candidats par rapport au président brésilien Jair Bolsonaro.

Le Brésil menace l’Argentine d’isolement au sein du Mercosur

Jair Bolsonaro a menacé d’isoler l’Argentine au sein du Mercosur, quitte à sortir son pays du bloc économique, si le candidat péroniste Alberto Fernandez remporte la présidentielle ce dimanche. Selon la Folha de São Paulo, le gouvernement brésilien étudie déjà l’impact d’une éventuelle sortie du Mercosur. Le journal estime que l’arrivée au pouvoir de la gauche en Argentine et d’un candidat de gauche en Uruguay pourrait, contrairement à ce qu’affirme le président, isoler le Brésil.

La Bolivie, « jours de tension et d’incertitude »

La presse bolivienne est préoccupée par la situation dans le pays. « Les violences gagnent les rues de La Paz, de Cochabamba et de Santa Cruz », écrit le journal La Razon, se faisant l’écho de nombreux affrontement entre manifestants et forces de l’ordre. Chaque camp politique invite ses sympathisants à défendre la démocratie.

Malgré l’annonce du Tribunal électoral qui indique sur son site internet qu’Evo Morales a remporté le premier tour de la présidentielle, la Bolivie vit des « jours de tension et d’incertitudes ». C’est ce qu’écrit le directeur du journal bolivien El Deber dans une tribune à lire dans le quotidien argentin El Dia. Selon lui, les partisans du candidat Carlos Mesa poursuivent leur mobilisation et leur mot d’ordre de grève dans leur fief Santa Cruz.

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