Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Pendant 17 minutes dans le bureau Ovale, aux côtés d’un président finlandais qui roulait des yeux ronds, Donald Trump s’est livré à une furieuse diatribe. Il a accusé Adam Shiff, le président de la commission chargée de l’enquête sur la destitution, d’être un traître. Il ne l’appelle plus que « Shifty Schiff », « Schiff le sournois ».
Le président a estimé que le lanceur d’alerte avait relaté des faits viciés et que ceux qui l’avaient informé étaient des espions. Il a achevé sa performance en vitupérant contre la presse, les médias qu’ils jugent corrompus et qu’il a une fois de plus qualifiés d’ennemis du peuple.
Et comme si cela ne suffisait pas, le président américain a répété ses doléances un peu plus tard lors d’une conférence de presse commune avec le président finlandais.
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Il a cette fois insulté son rival Joe Biden qu’il a qualifié d’escroc au sang-froid, et a estimé que Nancy Pelosi, la cheffe de la majorité démocrate à la Chambre, distribuait les assignations comme s’il s’agissait de petits gâteaux.
Pendant ce temps-là les démocrates continuent leur travail d’enquête. Et ils n’entendent pas se laisser impressionner par les rebuffades de l’hôte de la Maison Blanche ou de son secrétaire d’État Mike Pompeo, qui a annoncé que les employés du département d’État ne se rendraient pas aux convocations prévues cette semaine.
Le président de la commission du Renseignement n’a pas apprécié. « Toute tentative de la part du secrétaire d’État, du président ou de quiconque d’interférer avec la capacité du Congrès à convoquer des témoins sera considérée comme une preuve d’obstruction aux compétences légales du Congrès », a prévenu Adam Schiff.
La Chambre des représentants a donné jusqu’à vendredi à la Maison Blanche et au département d’État pour qu’ils livrent les documents exigés. Sans quoi ils seront assignés.