Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Washington dénonce depuis des années les ristournes accordées à la poste chinoise. Mais la grogne a pris une tournure plus menaçante après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. En cas de retrait des États-Unis de l'UPU, un IPhone made in China comme une simple carte postale à destination des États-Unis risquent d'être bloquées aux douanes.
Les timbres américains ne seront eux plus reconnus pour les envois internationaux. « Les produits postaux passent aujourd’hui les douanes parce que tout ça est standardisés, explique Pascal Clivaz, le numéro 2 de l'UPU. Le jour où vous ne pouvez plus utiliser ces codes d’accès ou de sortie, ce sera du fret. Cela ne sera plus de la poste. Dans un premier temps, ça va bloquer et dans un deuxième, ils vont trouver parce que la nature a horreur du vide. On trouve des solutions, mais ça va renchérir au niveau du prix »
Négociations à Genève
En coulisses, les chancelleries occidentales sont plutôt d'accord avec les États-Unis sur le fond. Mais les dommages collatéraux d'un éventuel retrait américain dépassent la seule guerre commerciale avec la Chine. « Le territoire américain génère à peu près 20 % du trafic mondial aujourd’hui, poursuit Clivaz. Certains volumes d’Amérique du Sud ou des Caraïbes transitent par les États-Unis. Donc, ça prend en compte tous ces éléments-là. C’est peut-être une des raisons pour laquelle tout le monde plaide en faveur du maintien des États-Unis d’Amérique au sein de l’Union postale universelle »
Officiellement, les membres de l'UPU ont jusqu'à mercredi pour trouver une porte de sortie. Washington a dépêché à Genève une quarantaine de personnes pour les négociations. Dont le conseiller économique de la Maison Blanche Peter Navaro, partisan d'une ligne dure avec Pékin.