Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le président ne s’est toujours pas exprimé sur cette crise qui paralyse le pays et qui le vise désormais. L’idée que les subventions sur les carburants soient supprimées ne passe pas auprès des Haïtiens les plus pauvres comme Toussaint Claude. « On se bat pour un État qui prenne en compte la situation socio-économique des habitants des quartiers populaires. Si l’État était vraiment pauvre, les dirigeants iraient chercher tout l’argent non payé à cause de la grande contrebande mais les bourgeois sont leurs amis, ils ne leur font pas payer de taxes, cet argent pourrait servir à subventionner les carburants. C’est sur nous, qui avons le moins de moyens, qu’ils viennent se servir. C’est de l’injustice sociale, on n’en peut plus ! »
→ Réécouter : le prix du carburant, un sujet de discorde en Haïti
Les milliers de manifestants se sont rapidement retrouvés face à un large déploiement de policiers. Jets de pierres contre grenades lacrymogènes, les affrontements ont été intenses avec plusieurs salves de tirs à balles réelles venant des forces de l’ordre. De colère, les manifestants ont à nouveau dressé nombre de barricades sur l’un des principaux axes de la capitale.