Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Préoccupation oui, panique non. C’est ainsi qu’on peut résumer la réaction des Argentins aux mesures de contrôle des changes. Melisa, une kinésithérapeute de 40 ans, avait vu venir le coup. « Je suis en l’attente de voir ce qui va se passer et comment cela va nous affecter. Mais j’ai anticipé et retiré tout ce que j’avais en dollars… »
Leonardo, un expert-comptable de 43 ans, n’a pas touché à son compte épargne en dollars. « Les mesures de contrôle des changes ne me paraissent pas mal. Je crois qu’on aurait dû les prendre plus tôt, pour éviter cette saignée et donner plus de prévisibilité au marché. J’ai gardé mes avoirs à la banque. Pas parce que j’aie confiance dans le système : on peut me voler mes dollars à la banque comme à la maison où n’importe où ! »
Pour beaucoup d’Argentins, le contrôle des changes était nécessaire. Et il n’y a pas eu d’affluence exceptionnelle ce mardi dans les banques pour retirer des dollars. Mais ils ont été nombreux à acheter des billets verts, comme nous le raconte Miguel, un cambiste informel.
« Le billet de 100, nous le payons à 59 et on le vend à 64. Ceux qui achètent sont de Argentins, et de plus en plus depuis qu’il y a eu ces mesures. Ils achètent pour épargner et pour vendre plus cher dans quelque temps. Peut-être à 70 ou plus ! » Les Argentins et le dollar, c’est toute une histoire
►À écouter : Aujourd'hui l'économie - L’Argentine au bord du défaut de paiement : à qui la faute ?