Mexique: les journalistes toujours en danger malgré des mesures de protection

Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux au monde pour exercer le métier de journaliste. Depuis 2012, les autorités ont créé un « Mécanisme de protection des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes », dépendant du ministère de l’Intérieur.

Avec notre correspondant à Mexico, Patrick-John Buffe

Ils sont 900 Mexicains à bénéficier de ce « Mécanisme de protection des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes ». Ils devraient être plus de 1 100 à la fin de l’année. Ce mécanisme s’avère donc indispensable.

Mais le problème est qu’il n’a ni le personnel ni les moyens financiers suffisants pour assumer cette protection et agir dans l’urgence en cas de nécessité. Et l’un de ses grands défis, c’est justement, selon l’ONU, de mettre la priorité sur les mesures préventives et sur les causes à l’origine des risques que courent les journalistes.

C’est d’autant plus nécessaire que ce mécanisme n’a pas vraiment réussi à garantir leur sécurité ni celle des défenseurs des droits de l’homme : depuis sa création, sept d’entre eux ont été assassinés, alors qu’ils étaient incorporés à ce programme de protection !

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Une amélioration de ce mécanisme est donc urgente au vu de la violence croissante à laquelle les journalistes sont confrontés chaque jour : depuis le début de l’année, onze d’entre eux ont été assassinés. Autant que durant tout l’an passé. Parmi eux, Nevith Jaramillo, journaliste pour Observatorio del Sur. Il avait refusé ces mesures de protection en raison d’un processus trop bureaucratique. Samedi dernier, il a été tué de plusieurs coups de couteau.

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