« La grande difficulté, c’est que les sujets que Donald Trump veut mettre à l’ordre du jour ne sont pas nécessairement ceux que ses pays partenaires souhaiteraient discuter », analyse Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et spécialiste des États-Unis.
« On sait par exemple qu’il a imposé pour dimanche une réunion sur l’économie globale durant laquelle il va sans doute mettre en avant la bonne santé de l’économie US, et demander à ses partenaires de collaborer, on va dire, à la politique économique américaine », poursuit ce spécialiste des États-Unis.
Pas très réceptif sur l’environnement
« Mais pour le reste, il n’est pas très réceptif, par exemple à la discussion que voudra avoir le président Macron sur l’environnement, puisque les partenaires du G7 voudraient discuter non seulement, là, dans l’actualité de l’Amazonie, mais aussi évidemment de l’accord de Paris sur le climat », indique Corentin Sellin.
« On sait que Donald Trump ne veut pas en discuter. Et donc on voit que ce G7 sera une fois de plus un témoignage du désaccord entre les États-Unis de Donald Trump et les grandes démocraties industrielles qui sont réunies dans le G7. »
Diviser ses alliés
Comme à chaque fois qu'il apparaît sur la scène internationale, on peut s'attendre à ce que Donald Trump profite de cette tribune pour diviser les alliés.
« On voit qu’il prend un malin plaisir, estime aussi ce spécialiste des États-Unis, et il l’avait déjà fait l’année dernière avant la réunion du G7 au Canada à diviser les autres membres du G7. On l’a vu par exemple avec sa demande de réadmission de la Russie à laquelle a été obligé de répondre le président Macron. Il joue de ces difficultés puisqu’il va avoir un entretien privé, séparé, avec Boris Johnson sur le Brexit dont on sait qu’il encourage la tenue la plus rapide possible. »
Un Brexit sans accord
« Trump encourage en quelque sorte la Grande-Bretagne à faire un Brexit sans accord. Donc, on voit que comme toujours, il y a chez lui cette volonté d’être un destructeur, de détruire ou en tout cas de délier des alliances traditionnelles passées avec les Européens qui sont majoritaires dans ce G7. »
En conclusion, selon ce spécialiste des USA, pour Donald Trump, « c’est l’occasion de défendre sa voie toute faite de nationalisme, de souverainisme par rapport à l’organisme de coopération multilatérale qu’est le G7 ».