Bolivie: La Paz face à ses centaines de milliers de chiens errants

En Bolivie, le jour de la San Roque est aussi de la fête des chiens puisque ce saint est là-bas le saint patron de nos amis canins. Mais à La Paz, la capitale administrative, les chiens deviennent un problème en termes sanitaires et de sécurité : ils sont plusieurs centaines de milliers de chiens errants dans les rues de la ville, avec ce que cela implique de problèmes.

L’estimation, sans beaucoup de précisions, du nombre de chiens dans la capitale serait d’environ 400 000 chiens errants à La Paz et dans la ville voisine de El Alto. Pour des raisons de santé publique, l’OMS recommande 1 chien pour 10 habitants. Ici, le nombre s’élève plutôt à 3 chiens pour 10 habitants, et à 4 au niveau national.

Les autorités font face à un véritable problème sanitaire. Les chiens se promènent en meute, ils sont parfois agressifs, ils ouvrent les poubelles, et plus grave encore, ils peuvent être porteurs de la rage. Chaque année en Bolivie, plusieurs centaines de cas de rage canine sont détectés, parfois transmise à l’homme, on a compté 8 morts en 2017.

Les mairies dépassées

Les mairies chargées de gérer le problème sont en réalité un peu dépassées par l’ampleur du phénomène, elles n’ont souvent pas le budget pour réagir efficacement. Alors, il y a des campagnes de vaccination contre la rage des chiens de rue, mais c’est loin d’être suffisant. À La Paz, les autorités n’euthanasient plus systématiquement depuis 2015.

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Cela avait été dénoncé par les associations, qui parlaient d’un « biocide ». Et justement, ces organisations de protection des animaux pallient les faiblesses des municipalités et se chargent de soigner, de stériliser et de faire adopter ces chiens de rue, qui ont été abandonnés, perdus, ou parfois pris dans une catastrophe naturelle, un glissement de terrain ou une inondation.

Des chiens errants… avec propriétaire

Il existe même dans certains quartiers de La Paz, des chiens dits « communautaires » c’est-à-dire que les voisins leur installent une niche, leur donnent à manger, leur mettent parfois un manteau pour l’hiver et les amènent chez le vétérinaire en cas de besoin.

Mais évidemment tout n’est pas si rose et, c’est le comble, les associations révèlent qu’en réalité 80% des chiens errants auraient un propriétaire, irresponsable, c’est-à-dire, qui laisse son chien dans la rue toute la journée, qui lui donne peu ou pas à manger, un animal qui n’est évidemment ni vacciné, ni stérilisé.

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