Pour prouver que les mesures fonctionnent, le pays emploie les grands moyens. « Nous avons un déploiement total, entre la Garde nationale et les membres de l'armée, de près de 15 000 hommes dans le nord du pays », a déclaré lundi le ministre de la Défense, Luis Cresencio Sandoval, lors d'une conférence de presse en compagnie du président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.
Le Mexique n'arrêtera pas les migrants, assure AMLO
Quel est le rôle exact des soldats et membres de la Garde nationale déployés à la frontière nord ? Le président mexicain explique qu'ils sont avant tout chargés de réguler les flux migratoires. Ils peuvent légalement interpeller des migrants en situation irrégulière et les remettre aux services de l'Immigration. Mais ils n'ont pas reçu l'ordre d'arrêter ceux qui traversent la frontière clandestinement, assure Andres Manuel Lopez Obrador.
Son zèle a répondre aux exigences de Washington suscite tout de même les critiques. D'autant plus que le Mexique devient la salle d'attente des migrants qui demandent l'asile aux États-Unis.
Des expulsions en grand nombre
Les services américains de l'immigration accélèrent en effet les expulsions de clandestins, notamment d'El Paso, au Texas, vers Ciudad Juárez, au Mexique. Une ville aujourd'hui complètement débordée, explique à RFI Isabel Sanchez Quirarte, la coordinatrice locale d'une organisation de la société civile : « Aujourd'hui environ 200 migrants reviennent à Ciudad Juárez chaque jour, une ville qui n'a pas la capacité d'accueillir tous ces gens dignement. Nous demandons de l'aide pour gérer ce problème, puisque ni l'État ni la société civile n'ont les moyens d'y faire face. »
Quelque 19 000 demandeurs d'asile attendent déjà dans les villes frontalières mexicaines la date de leur audience aux États-Unis. Ils sont plus de 5 000 rien qu'à Ciudad Juárez.