À la Une: Haïti, manifestations contre Jovenel Moïse accusé de corruption

« La rue réclame le départ du président Jovenel Moise, lâché par l’Église catholique et le secteur privé haïtien », titre Le Nouvelliste. Le journal de Port-au-Prince précise que des « dizaines de milliers de manifestants ont gagné les rues de la capitale et de plusieurs villes de province, notamment Cap-Haïtien, Gonaïves, Saint-Marc, Miragoåne, Cayes, Jérémie… », et d’autres. L’objectif principal de la mobilisation, poursuit Le Nouvelliste, c’est de parvenir à la démission de Jovenel Moïse.

Les manifestions ont été convoquées par des « petro-challengers » et soutenues par des « partis politiques et d’autres organisations de la société civile ». Des « structures organisées » qui estiment que le « Président Moïse, accusé de détournement de fonds dans un rapport de la cour des comptes sur PetroCaribe, n’est plus apte à conduire les destinées du pays ».

Mobilisation à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays

C’est un reportage à lire dans Le National. Selon le journal, « plusieurs milliers sont descendus dans les rues…pour réclamer, entre autres, le départ de Jovenel Moïse ». Une manifestation qui s’est déroulée sans heurts même si des barricades enflammées avec des pneus, des détritus et des carcasses de véhicules ont été érigées tout au long du parcours.

À Port-au-Prince, en revanche, un homme a été tué lors de la manifestation hier. Plusieurs personnes ont été blessées. Et une vidéo circulant sur les réseaux sociaux suscite la réaction des autorités. D’après Le Nouvelliste, la vidéo montre « un jeune homme étendu au sol sur lequel des policiers anti-émeute ont jeté des pierres lors d'une intervention non loin de la résidence du président Jovenel Moïse ». La vidéo a fait réagir le directeur général de la police nationale qui a promis une enquête, affirmant que « …de telles pratiques ne font pas honneur à une institution garante de la démocratie et de l’état de droit dont la mission est de protéger et servir ». Cet incident est également rapporté par le Miami Herald qui consacre un long article à la mobilisation contre le gouvernement.

L’inquiétude de la communauté internationale

Une mobilisation qui pourrait s’inscrire dans la durée, écrit le journal de Floride. Le Miami Herald rappelle que le président Jovenel Moïse ne s’est pas exprimé publiquement depuis la publication du rapport de la Cour des comptes. Un rapport qui dénonce la gestion calamiteuse et la corruption autour des fonds Petrocaribe, ce programme de développement parrainé par le Venezuela. Et qui fait monter au créneau plusieurs secteurs du pays, comme l’Église catholique. Des évêques avaient déclaré ce week-end vouloir voir « à tous les échelons du pouvoir et de la fonction publique des femmes et des hommes nouveaux par leur mentalité, leur conscience professionnelle et leur compétence ». C’estune prise de position « sans précédent contre la corruption qui gangrène le pays », écrit le Miami Herald. Selon le quotidien, la situation du pays suscite de fortes inquiétudes dans le milieu diplomatique à Port-au-Prince. « Cette situation est sérieuse » et justifie un « dialogue national de grande envergure » explique l’ambassadeur français José Gomez, cité par le Miami Herald.

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Haïti: manifestation contre la corruption et pour la démission du président

Lula, victime d’un acharnement politique de la justice ?

L’enquête anti-corruption Lava Jato fait à nouveau la Une. Elle aurait poursuivi des objectifs politiques. C’est ce qu’affirme le site d’investigation The Intercept. L’opération Lava Jato aurait été menée entre autres pour empêcher le retour au pouvoir de l’ancien président Lula, condamné à plus de 8 ans de prison pour corruption. The Intercept publie des messages privés échangés entre le ministre de la Justice Sergio Moro, à l’époque en charge de l’enquête, et certains procureurs. Des messages révèlent des conseils donnés par Sergio Moro aux procureurs, ils montrent aussi que ces derniers avaient des doutes concernant les preuves contre Lula. Conclusion du site d’investigation : « Alors qu'ils ont assuré longtemps qu'ils étaient apolitiques et motivés par la seule lutte anticorruption, les procureurs de Lava Jato ont en fait comploté entre eux sur les moyens d'empêcher le retour au pouvoir de Lula et de son Parti des Travailleurs ». Ce « scoop » fait la Une de la presse brésilienne. Selon Correio Braziliense, ces informations, si elles sont avérées, posent la question de l’impartialité des procureurs. Et aussi celle du maintien à son poste du ministre de la Justice Sergio Moro.

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