Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino
« Plus d’éducation et moins de haine », a écrit Douglas Brambila sur sa pancarte. Originaire de l’État de Sao Paulo, il ne pourrait pas continuer à étudier sans sa bourse :« On ne nous encourage pas à poursuivre des études. Si on me retire ma bourse, je serai obligé de faire mes valises et de rentrer chez mes parents. Je devrai abandonner mon doctorat ».
Parmi les manifestants, certains ne sont pas encore étudiants, mais déjà inquiétés par leur avenir, comme Mariana Diope, âgée de 18 ans. « Je veux étudier les sciences sociales, mais Bolsonaro parle d’en finir avec la sociologie, raconte-t-elle. Donc ça me préoccupe beaucoup. Rester au Brésil pour commencer une matière que je ne pourrai peut-être pas terminer... »
Mariana réfléchit à tenter sa chance pour étudier à l’étranger. C’est ce que Vivian Miranda a fait. Cette astrophysicienne et transsexuelle collabore désormais avec la Nasa. Mais de passage à Rio pour donner un cours, elle a tenu à participer à la manifestation : « Tout ce que les États-Unis et les autres pays attendent, c’est que le Brésil fasse ces coupes pour que les cerveaux brésiliens travaillent chez eux. Si on veut un projet national de développement scientifique, on ne peut pas couper ! »
« Il n’y aura pas de coupes, nous allons lutter », crient les manifestants. Mobilisés aussi contre la réforme des retraites, ils marcheront de nouveau dans les rues le 14 juin prochain, cette fois-ci pour une grève générale.
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